Peut-on tout écrire ?
Peut-on tout écrire ?
À l'heure où les communautés foisonnent en France, il devient difficile de parler sans être taxé d'une tare quelconque. Il semble que la liberté d'expression s'amenuise comme les emplois dans l'hexagone ; j'en veux pour preuve :
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Dieudonné
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Bigard
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Annelka
Pour ne citer qu'eux ! La loi du « vivre ensemble » et de la bien-pensance, s'écorne pourtant de tant de règles et d'interdit qu'elle n'est plus applicable. Il faudrait savoir : ou nous vivons la mondialisation et le monde entier supporte et accepte son(sa) voisin(e) tel(le) qu'il (elle) est, ou nous revendiquons une appartenance à un peuple, une croyance, une ethnie, en mettant en avant notre façon de vivre, de penser, de croire. Dans ce deuxième cas nous heurterons toujours quelqu'un, car tous nous avons des manières, us et coutumes, croyances, qui nous apparaissent, si ce n'est barbare, du moins étranges et incompatibles avec nos propres valeurs. Fermer les yeux en gardant en nous tous ces mécontentements , ne fait qu'encourager le mal à devenir malaises, puis des rancœurs et enfin de la haine ; haine qui a le temps de germer et de faire des petits, d'attendre pendant des années sous des sourires hypocrites l'instant fatal d'une guerre pour se déchaîner.
Nous voulons à tout prix faire entrer le carré dans le cercle, mais en vain. Aujourd'hui en France, c'est à peine si vous avez encore le droit de respirer. En serrant la corde au cou de la liberté, le peuple étouffe. La peur de l'autre est si puissante, que vous devez accepter de vous faire violer si c'est la coutume de l'autre qui vous l'impose ! Et si on pouvait tout dire et tout écrire ? Que deviendrait alors notre communication universelle ?
On demande souvent peut-on accepter qu'un être foncièrement raciste exprime haut et fort ses idées ? En réalité c'est un peu comme si vous demandiez un homme très grand et fort à l'aspect repoussant peut-il circuler en ville ? Ou une femme très sexy peut-elle arpenter les rayons de magasins en toute impunité ? Comme vous le voyez, on ne peut retrancher un morceau de liberté parce que son concept nous dérange, de peur de voir aussitôt surgir d'autres âmes choquées, enlever à leur tour une part de votre liberté. Votre peur de vivre ensemble va si loin que vous ne pouvez pas entendre des propos racistes et simplement y répondre par la logique, l'amabilité, l'intelligence.
Pour arriver à vivre ensemble, il ne faut pas tenter de faire plier l'autre à ses mœurs ou croyances, en l'obligeant à les respecter, sans tenir compte de son avis, ni de son ressenti. De plus le pauvre n'a pas même le droit de dire ce qu'il pense sans être flagellé. Vous vivez tous avec des gens autour de vous qui vous haïssent peut-être, sans que vous ne le sachiez. Bien sûr certaines choses ne sont pas simples à entendre, mais au moins vous le savez, et développer une rhétorique ou une parade à cela. Celui qui s'entraîne tous les jours à la course aura des chances de la gagner, alors que celui qui ignore les entraînements risque fort de ne pas même terminer sa course. Si vous ne voulez pas entendre les autres, pourquoi voulez-vous vire avec eux ? En combattant le racisme par des interdits, vous abondez dans le concept même du racisme. Un principe doit être universel, sinon, à quoi ressemble le monde ? Pourquoi les migrants de pays qui ne sont pas en guerre devraient-ils obtenir plus de faveurs que des Français sur leur sol natal ? Ce genre de mesquineries rend les gens teigneux les uns envers les autres.
Pour exemple je vais partager une histoire qui m'est arrivée lorsque j’habitais au Zaïre (à l'époque): je me promenais dans la rue lorsqu'un enfant d'environ sept ans me lança une pierre en criant « va-t-en sale blanche ! » . Je n'ai rien ressenti qui me choque parce que premièrement, je ne suis pas responsable de ma race, deuxièmement je m'étais lavée le matin même, et troisièmement parce que j'ai su voir le désespoir de ce gamin plutôt qu'une attaque raciste.
Je l'ai pris par le bras et lui ai demandé pourquoi il m'avait dit cela, il a répondu, « vous les blancs vous venez piller nos terres, et nous on a rien à manger ». Je lui ai rétorqué qu'il ne me connaissait pas, et que je n'étais là que parce que mon mari était zaïrois. Nous sommes devenus potes et il a vécu chez nous après que j'ai appris qu'il était orphelin de mère et que son père le battait. Vous voyez, d'une chose mauvaise, peut en sortir une bonne. Bien sûr toutes les situations ne sont pas identiques, et certaines sont périlleuses, mais on ne résout rien dans le silence et l'hypocrisie. Osez vous parler franchement et vous verrez que ceux que vous pensiez racistes, sont peut-être les premiers à aider un étranger.
Alors peut-on tout écrire ? Ma réponse est oui nous devons tout écrire pour vivre libre !
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