Saisons d'écriture

Saisons d'écriture

Un bon écrivain est-il intelligent ou faut-il être intelligent pour être un bon écrivain ?

 

Un bon écrivain est-il intelligent ou

faut-il être intelligent pour être un bon écrivain ?

 

Je me suis posé la question juste après avoir lu un auteur dont l'excellence du travail, m'a immédiatement fait penser que c'était un personnage à l'esprit ouvert et à l'intelligence vive. Quelle ne fut pas ma déception de constater que ce fameux écrivain, était un de ces personnages moyen en tout : intelligence, érudition, culture et ambition. Il nous plairait que les auteur(e)s des livres que nous avons pris un plaisir immense à lire, soient des gens brillants sur qui prendre exemple, hélas il n'en est rien et cela m'étonne. Car il est vrai que faire un bon livre n'est pas à la portée de tout le monde. Prenons le cas de Mozart : c'est un libertin, insouciant et couvert de dettes en permanence, et pourtant les plus merveilleux opéras sont de son fait. De même pour Philippe K. Dick écrivain de génie, se montre paranoïaque, drogué aux amphétamines, jaloux, possessif, marié plus de trois fois il pense que ses femmes sont responsables de tous ses maux, il accueille chez lui tous les drogués, hippies et autres junkies. Salvator Dali était un être particulièrement raciste, rempli de phobies et pédophile ; cela ne l'empêcha pas d'être un peintre de génie.

 

 

Alors faut-il être intelligent pour être un bon écrivain ? Et bien la réponse hélas est : non. Ce qui compte n'est-ce pas l’œuvre qui se transmet ? D'aucun certains pourraient être amenés à penser, que l'âme de certaines gens sublime le personnage, jusqu'à lui donner un don qu'il ne maîtrise pas. En chaque écrivain(e) ne réside-t-il pas une plume indépendante qui griffe le papier sans même que son auteur(e) ne s'en rendre compte. Vous arrive-t-il parfois de relire vos textes en vous demandant qui a écrit cela ? Le dédoublement de personnalité semble bien être la manifestation première des artistes.

 

 

Par contre j'ai également rencontré un écrivain avec qui j'ai échangé, durant quelques heures, un homme particulièrement disert, à l'esprit vif et à la culture étendue ; alors je me suis dit, que ses livres devaient refléter sa personnalité, à savoir : être de bonne qualité. En fait, je n'ai pu lire que 20% de son œuvre que j'ai achetée, tant c'était mauvais ! Donc des écrivain(e)s intelligent(e)s peuvent pondre des textes imbuvables, et des écrivains lamentables de caractère ou d'esprit peuvent donner des livres splendides !

Difficile de s'y retrouver.

 

 

Vous lisez parfois des textes plein de cruauté et de perversion, écrits pas des gens d'une grande gentillesse, et inversement des gens d'apparence rude ou frustre, peuvent vous emporter dans une romance doucereuse.

 

 

 

Lorsqu'on parle de fan, on voit ses gens qui hurlent devant une idole, à l'instar de ces fanatiques religieux dont toute pensée est dominée par la croyance. Admirer un écrivain pour son œuvre est finalement une croyance, puisque rien ne prouve que cette admiration soit bien placée. Céline a écrit un des meilleurs livres qui soit «  voyage au bout de la nuit », cela n'empêche que c'est un personnage plutôt rébarbatif dans son ensemble. Georges Orwell a poussé le talent à son paroxysme au niveau littéraire et pourtant il fut clochard, soldat, policier, journaliste et comme ça des tas de petites professions qui ne nous auraient pas portées à voir en lui un artiste surdoué.

 

 

L'art aurait-il ses nègres dans la race humaine ? Qu'en est-il de notre propre apport dans nos œuvres ? Si la poésie a rendu fou Rimbaud, ruiné l'éditeur de Lautréamont, appauvri Baudelaire, aucun d'entre eux n'a pu s'en échapper. L'écriture appelle l'artiste, comme le spectre de Shakespeare appelait Hamlet.

 


 



17/04/2019
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