Saisons d'écriture

Saisons d'écriture

Nos lecteur.trices nous pardonnent-ils la mort de nos héro.ïnes ?

C'est bien connu, lorsqu'on lit un roman, quel que soit son genre, on remarque que l'auteur.e a mis en relief un ou plusieurs personnages en particulier. Soit il/elle en fait son héro.ïne, soit il/elle fait en sorte qu'il/elle marque de son empreinte tout le livre. À l'instar du héro de Stefen King dans la part de ténèbres, où le héro prend vie pour ne pas mourir sous la plume de son auteur, on est souvent, en tant que lecteur.trice acquis.e à certains personnages, qu'on ne pardonne pas à l'écrivain d'avoir fait mourir.

 

 

Comme si cet être de fiction était un ami virtuel. Nous combattons à ses côtés, nous ressentons ses émotions, nous le respectons, l'admirons et quelques fois même, il nous arrive d'en tomber amoureux.euse. Alors pourquoi les auteur.es nous les enlèvent-ils ? Pouvons-nous faire le deuil de ces entités qui nous sont devenues si proches, sans en vouloir à l'auteur.e de ce meurtre gratuit ? Sans pour autant aller jusqu'au rapt de l'écrivain.e comme le fait Annie Wilkes dans Misery de Stefen King, nous ne pouvons nous empêcher de le fustiger comme un traître.

Pourquoi nous avoir fait rencontrer un si passionnant personnage, si c'est pour nous le reprendre à tout jamais ?

 

 

Certain.es auteur.es ne survivent pas à la mort de leur protagoniste, tant ils/elles les ont rendus réels et attachants. Les lecteur.trices en veulent encore et toujours plus ; ils n'acceptent pas que le mot FIN les prive de cette part de bonheur que ce comparse fictif leur a donné le temps de quelques heures ou jours.

Alors, comment les écrivain.es font-ils/elles pour ne pas tomber dans le piège facile de faire mourir leur héro.ïne en guise de fin définitive ? Au risque de se faire descendre en flèche par les critiques : « Inacceptable ! Une fin de merde ! Le fin est trop triste. Je n'aime pas le dernier opus. Etc »

C'est plus vrai encore pour les nouvelles qui se suivent dans des recueils répartis en tomes.

En tant qu'écrivaine, je suis aussi meurtrières de mes personnages que bien d'autres et pourtant, ils continent à me suivre comme autant de fantômes en quête d'une autre histoire pour les faire revivre. Là aussi le public ne nous le pardonnerait pas. La mort est irréversible même dans un livre. Y compris dans les romans de fantaisie et fantastiques.

Lorsqu'on a mis plusieurs « acteur.trices » au centre de l'histoire, on peut encore s'en sortir. Par contre, quand toute l'histoire ou les suites sont axées sur un.e seul.e héro.ïne et qu'il/elle meurt à la fin, c'est une grande baffe qu'on envoie au lecteur.trice, C'est une attaque personnelle.

Le héro/l'héroïne immortel.le agace le lectorat autant que la mort des ces personnages les rend furieux.

 

 

Que faire pour sortir au mieux de ce paradoxe ?

Comme on ne peut et ne doit être juge et parti, je ne donnerais pas mon avis sur cette question que je laisse en suspens pour tou.tes ceux/celles que cela intéressent.

 

Amicalement Patricia Epstein

 

 

 



15/01/2021
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